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Les actualités du Master Commerce des Vins

Visite du Chateau de Lancyre

Posté le : 4 janvier 2017 à 17 h 15 min   /   par   /   comments (1)

 

Château de Lancyre,

Régis Valentin, Président du syndicat de Pic Saint Loup

Pic Saint Loup est devenue une AOP depuis le 7 Septembre 2016, suite à l’épisode de grêle désastreux d’Août 2016. L’appellation regroupe 17 communes, se déployant sur environ 1 200 hectares, produisant uniquement des vins rosés et rouges.

Historique :

1955 : VDQS Pic Saint Loup

1985 : délimitation parcellaire

1986 : AOC Languedoc

1994 : AOC Languedoc avec la dénomination Pic Saint Loup

Avec le passage en AOP Pic Saint Loup, le cahier des charges va évoluer avec une plantation de

5 500 pieds par hectare. Les cépages autorisés sont : la syrah avec un minimum de 50%, du grenache noir, du mourvèdre ainsi que du carignan (au maximum de 10%). L’AOP est située contre le contrefort des Cévennes allant d’une altitude de 150 mètres à 350 mètres. Le Pic Saint Loup (le relief) a pour altitude environ 650 mètres. C’est les premières montagnes depuis la mer, la pluviométrie est identique qu’à Rennes. En été la chaleur est bloquée. Mais, il y a un courant d’air qui passe entre le Pic et l’Hortus la nuit permettant d’apporter de la fraîcheur à la syrah. Dans l’AOP, il y a environ 60 caves particulières et 3 caves coopératives. Le Pic Saint Loup se vend dans trois circuits :

  • 30% à l’export

  • 20 % au caveau en vente directe, grâce au travail que les vignerons ont fait pour associer leur vin au relief du Pic Saint Loup. Cependant, l’activité du caveau ne permet pas d’employer une personne à temps plein, il faut qu’elle soit polyvalente.

  • 50 % en circuit traditionnel et GMS

Le Château de Lancyre en quelques chiffres :

58 ha en AOP Pic Saint Loup

22 ha en IGP

300 000 bouteilles produites

10 personnes au domaine

10 % de blancs

35 à 40 % de rosé, une particularité du domaine de Lancyre, une grande proportion de Pic Saint Loup rosé par rapport à ce que font les autres domaines, qui est en faible diminution face à la demande grandissante des vins rouges.

50% de rouge.

Le Château de Lancyre est un domaine familial acheté par les parents et les oncles de Régis Valentin dans les années 70, où le vignoble produisait des vins de masse mais il ne faisait pas assez de rendement. Ils ont décidé d’améliorer la qualité et on fait leur première mise en bouteille en 1984. Dès le début, le vin de Pic Saint Loup est plus reconnu à l’export. Grâce à son expérience, Monsieur Valentin préfère avoir un large portefeuille de client.

Pour obtenir l’appellation d’origine protégée Pic-Saint-Loup, il a fallu une dynamique d’homme et un sens de la communauté, car « seul, nous sommes rien » et penser aussi bien au niveau de son entreprise et du collectif des vignerons. Le syndicat de l’AOP Pic Saint Loup est toujours en relation avec le syndicat des vins du Languedoc.

“Les Français ne sont pas forcément les meilleurs au niveau vin et sur sa communication. Cependant, nous avons une force grâce à nos appellations et nos terroirs. Les AOP ont un cahier des charges mais celui-ci n’est pas figé. Il peut évoluer. Les vins du nouveau monde, tout comme les IGP Pays d’Oc sont de belles réussites commerciales, ‘ d’après Régis Valentin.

Comme les vignobles de Pic Saint Loup sont passés en AOP, le cahier des charges a été modifié avec une densité supérieure dans les plantations.

Dans le vignoble de Pic Saint Loup, le dépérissement (la mort prématurée du cep) de la syrah était un grave problème dont on ne trouvait pas la source. Depuis 2008, les vignerons et les scientifiques peuvent constater une amélioration. Ils supposent que le phénomène est arrivé suite à un mauvais assemblage entre le porte-greffe et le cépage. Ils ont réussi à faire ressortir 4 à 5 clones qui ne dépérissent pas. Pour être plus précis, un cépage est une variété et à l’intérieur, il y a des « individus » ayant quelques différences qui sont des clones.

Comment le Château de Lancyre travaille-t-il ?

Ils travaillent en labour en inter-rang et ajoute un peu de désherbant mais en essayant d’avoir le moins de traitements phytosanitaires possibles. Ils ont une culture raisonnée où ils optimisent les doses. Ils travaillent aussi avec des doses de cuivres (comme dans l’agriculture biologique). De plus, ils  vinifient sans sulfites, mais, pour éviter que le jus de raisin se transforme en vinaigre au lieu du vin, il faut avoir de la rigueur et de l’hygiène. La vinification est faite en cuve en béton qui est un bon élément pour l’inertie thermique. Ils les ont développés à partir de 1956 suite au gel et aux mauvaises récoltes qui n’avaient pas permis de remplir les foudres qu’ils avaient dû jeter.

Régis Valentin pense que la vinification est un accompagnement, qu’il faut jauger ce que le raisin peut donner et arriver à l’accompagner. Les vinifications en blancs et en rosés sont faites en pressurage direct, suivi d’un débourbage dans les cuves en inox et une fermentation alcoolique dans les cuves en bétons.

Pour les raisins rouges, la vendange est mécanique, toutes les grappes sont éraflées. Pour faire une macération où l’on ressort le meilleur de la pellicule du raisin (tanins, anthocyanes), selon les années, ils peuvent utiliser les techniques de délestage, de pigeage ou de remontage (la plus souvent utilisée). La macération peut durer de 15 à 25 jours. Durant cette période, tous les jours les vins sont dégustés car ils travaillent sans SO2 (sulfites). Une seule levure est utilisée : une levure starter pour débuter la fermentation.

Ils ont décidé de ne plus mettre en bouteille leur vin à la propriété car ils préféraient laisser faire ce travail par une entreprise qui avait une chaîne d’embouteillage performante.

Dégustations résumées :

La dégustation a été animée par une collaboratrice, qui a fait une école hôtelière, puis est partie à l’étranger pour travailler dans l’import-export. Au Château de Lancyre, elle a un poste polyvalent allant de l’export en passant par la gestion de la matière sèche, le service administratif, la communication et le caveau de vente directe. Nous avons dégusté 5 vins.

La Rouvière, AOP Languedoc, 2014

Assemblage de 80% de Roussanne, 10% Marsanne, 10% de Viognier

Il est conseillé à boire dans sa jeunesse. Au nez, il est très aromatique et fruité sur des arômes de pêche. Son attaque est fraîche mais reste délicate. Il a une belle rondeur ferme. Sa finale est portée par les agrumes. En accords mets et vins, il peut accompagner des fruits de mer, des apéritifs et des fromage de chèvre.

Le Rosé, AOP Pic Saint Loup, 2015

Assemblage de 50% de Syrah, 40% de Grenache et 10% de Cinsault

Il a reçu la médaille d’or au concours agricole de Paris. Le Château de Lancyre produit environ 100 000 bouteilles (lors des millésimes classiques). Il est issu d’un pressurage direct. Il a eu une belle note chez Parker.

Il a une belle robe rose foncé.

Au nez, il est très aromatique avec des notes amélyques, de fraise et de framboise.

En bouche, son attaque est fraîche. Il tapisse bien les muqueuses. Sa finale est épicée, ce qui lui permet d’avoir une PAI intéressante.

Coste d’Aleyrac, AOP Pic Saint Loup, rouge, 2015

Assemblage de 50% de Syrah, 40% de Grenache noir et 10% de Carignan.

Production d’environ 80 000 bouteilles.

Son nez est parfumé avec des notes de bruyère et de mûre. Ses tanins sont souples. Sa finale est portée par une belle amertume avec des arômes de chocolat. On peut le qualifier d’être la cuvée plaisir du Château Lancyre.

Vieilles vignes, AOP Pic Saint Loup, rouge, 2015.

Assemblage de 65% de Syrah et 35% de Grenache.

Production d’environ 40 000 bouteilles, elle est la cuvée référence du domaine, mais elle ne sera pas disponible en millésime 2016 à cause de la grêle.

Au nez nous sommes sur des notes de cerise à l’eau de vie accompagnées de chocolat. La structure tannique est importante. La finale est belle et équilibrée portée par des épices telles que le poivre.

Grande Cuvée, AOP Pic Saint Loup, Rouge, 2013.

Assemblage de 75% de Syrah, 35% de Grenache et de 10% de Mourvèdre. 18 mois d’élevage. Une étoile au guide Hachette 2017.

Production de 15 000 bouteilles par an.

Au nez, nous sommes sur des notes de crème de cassis, de cuir et de tabac. En bouche, les tanins sont présents et en rétrolfaction le boisé est plus présent qu’au nez mais il ne couvre pas le fruit.

Pour avoir plus de renseignements, n’hésitez pas à visiter leur site internet http://www.chateaudelancyre.com ou aller les voir au Château.

Sandrine BONNARD

Commentaires (1)

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Commentaire
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  • 5 janvier 2017 à 23 h 07 min Valerie

    comme d’habitude lorsqu’on vous lit on a envie de courir découvrir chateau !

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