Un Roland Garros pas comme les autres

La Covid 19 a impacté le tournoi du Grand Chelem, prévu initialement fin mai. La direction du tournoi a décidé au début de la crise de décaler le tournoi à l’automne. Le tournoi a finalement eu lieu du 27 septembre au 11 octobre 2020, soit 4 mois après la date prévue, dans une ambiance d’angoisse et de stress.

1er jeu remporté par la Covid 19

L’organisation du tournoi a dû s’adapter aux restrictions sanitaires et mettre en place un protocole pour tester les joueurs et leur team. A leur arrivée sur le tournoi les joueurs et leurs équipes devaient être testés puis rester isolés 24 heures avant l’obtention de leur résultat.

Un deuxième test était prévu dans les 48 heures suivant le premier puis un test tous les 4 à 5 jours selon les matchs. Ce protocole inquiétait les joueurs car un test positif à la Covid 19 était un motif de disqualification.

Le décalage de date a impacté la préparation des joueurs mais aussi leurs conditions de jeu. En effet, fin septembre les conditions climatiques ne sont pas aussi optimales qu’au printemps pour les joueurs: la terre battue est plus humide, par conséquent la balle va être plus lourde, moins réactive et prendra moins les effets. Le tournoi étant en extérieur, les températures automnales influent sur les joueurs et leur physique.

1er set remporté par Roland Garros

Malgré la crise sanitaire, les recommandations gouvernementales, l’organisation de Roland Garros a su s’adapter afin que cet événement international ait lieu.

« Nous nous réjouissons que la concertation avec les différentes instances internationales du tennis ait permis l’extension à trois semaines de l’édition 2020 du tournoi de Roland-Garros. Dans le contexte actuel, si difficile, nous avons pleinement conscience du privilège de pouvoir organiser Roland-Garros dans sa forme habituelle », se félicite Bernard Giudicelli, Président de la Fédération Française de Tennis.

La direction du tournoi a dû revoir son organisation : l’édition 2020 n’a pu accueillir les habituels 20 000 spectateurs et fans de tennis. Dans un premier temps le tournoi prévoyait d’accueillir 50 à 60% de sa jauge habituelle, puis la jauge a été réduite à 5 000 personnes, et une semaine avant le début du tournoi à 1 000 personnes. Seuls 1 000 spectateurs tirés au sort quotidiennement ont eu la possibilité de venir encourager les joueurs. Dans ce contexte le monde du tennis a pu vibrer au son des balles de Roland Garros.

Match remporté par les spectateurs

Les spectateurs ont eu la chance d’assister à ce tournoi. Ils n’étaient pas nombreux mais ils ont su faire trembler la terre battue. Rappelez vous, le jeune Hugo Gaston, classé 239ème mondial a réussi a gagner 82 points de classement notamment en battant Stan Wawrinka et en affrontant Dominic Thiem en 8ème de finale. Lors de ce match, tous les spectateurs derrière leur écran, dans les gradins, ont vibré. Malgré les conditions si particulières sur le court, lors de ce match la ferveur propre à Roland Garros était là ! Le public a soutenu et encouragé Hugo Gaston à réaliser cet exploit. Un 8ème de finale avec une ambiance de finale !

Le jeune toulousain était mené 2 sets à 0 face à Dominic Thiem quand le public s’est réveillé. Il remporte le 3ème set. Là, les 1 000 spectateurs ont réussi à faire porter leurs voix pour que le dernier français en liste ne lâche pas face à Dominic Thiem classé 3ème mondial. Après être remonté à 2 sets partout, le français s’est incliné face à Dominic Thiem.

Mis à part ce match, les autres se sont déroulés dans une ambiance particulière, comme nous avons pu le voir lors de la rencontre entre Thiem et Cilic. Une spectatrice en témoigne:

«On a bien essayé mais on n’a pas été repris. C’est quand même un peu lugubre cette ambiance, surtout quand on ressort dans les allées où tous les magasins sont fermés. On se retrouve seuls, il n’y a pas un bruit. On se dit qu’on aurait pu atteindre les 5 000 spectateurs sans problème de respect des distances».

«Pour celui qui apprécie vraiment le tennis, c’est génial. Ce sont des conditions qu‘on ne retrouvera peut-être jamais plus. C’est totalement inédit. Tout cet espace pour nous est agréable mais je suis quand même partagé sur mon ressenti. D’ailleurs, j’ai pu croiser Bernard Giudiccelli, le président de la Fédération tout à l’heure, je l’ai senti triste, un peu comme tous les gens qu’on voit», souffle Raphaël, dirigeant d’un club en région parisienne

Malgré un invité surprise, la Covid 19, Roland Garros a bel et bien eu lieu. La passion du sport a été plus forte, le spectacle était au rendez-vous pour les 1 000 spectateurs choisis et les millions de téléspectateurs en ébullition derrière leur écran.

Rédigé par : Caroline Besson, Claire-Marine Chayne et Léa Reiss.

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