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Les actualités du Master Commerce des Vins

Colloque de l’Observatoire départemental viticole

Posté le : 5 décembre 2015 à 9 h 43 min   /   par   /   comments (0)

Le vendredi 4 décembre se tenait le Colloque de l’Observatoire départemental viticole à la maison de l’Hérault au cours duquel des interventions très intéressantes sur les nouvelles dynamiques viticoles internationales ont ponctué cette demi journée.

Dès 8h30 les visiteurs ont été accueillis par un petit déjeuner, ce qui nous a permis de faire connaissance. Les personnes qui venaient assister à ce colloque étaient des acteurs différents de la filière viti-vinicole: des vignerons, des importateurs étrangers, des courtiers, des journaliste de la presse spécialisée et bien entendu des étudiants de la filière tels que nous.

Monsieur Kléber Mesquida, Président du Conseil départemental et Député de l’Hérault a ouvert ce colloque en indiquant ses intentions de développer l’Oenotourisme dans l’Hérault notamment en créant des partenariats entre les producteurs et les restaurants et hébergements alentours. Si cette initiative atteint son objectif, de belles années s’ouvrent alors devant les vins languedociens.

La première intervention était de Patrick Garnon, chef du service Marchés et études des filières chez Agrimer. Il nous a exposé les tendances du marché du vin : de l’Hérault à l’international. Nous en avons retenu les idées fortes suivantes. Tout d’abord la production mondiale est aujourd’hui supérieure à la consommation mondiale de vin. En effet, depuis 2008 la consommation de vin est en régression progressive. Cependant, cet écart est compensé par l’utilisation industrielle du vin (par exemple pour faire du vinaigre, du brandy). La Chine se met à produire beaucoup de vin depuis quelques années, alors que la production de vin en France (-30%) Allemagne et Espagne diminue. Ce sont surtout les vins sans IG (Indication Géographique) qui subissent cette situation et leur part est faible dans l’Hérault. Malgré tout, la France reste le premier exportateur mondial en valeur et le troisième en volume.

Michel Couderc, Responsable Economie et Etudes au CIVP (Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence) est ensuite intervenu sur Le marché mondial du vin rosé. Contrairement à la tendance générale, la consommation de vin rosé dans le monde connaît une forte augmentation avec la plus grande consommation sur le territoire français. La Provence se place en leader du rosé haut de gamme. L’avantage pour les vins rosés de Provence c’est qu’il n’existe pas une foule d’appellations. Les rosés de Provence sont donc facilement identifiable sur les linéaires. Le “Blush” rosé américain connaît lui aussi un franc succès grasse à une communication intensive. Dans le monde, ce sont les femmes et les jeunes qui consomment le plus de rosé.

colloque participants 1

(de gauche à droite: Florian Ceschi, Michel Couderc, Patrick Garnon et Olivier Dauvers)

Le sujet suivant, les marchés internationaux du vrac a été traité par Florian Ceschi, Directeur Europe chez le courtier Ciatti Global Wine and Grapen Brokers. Les vins en vrac représentent un tiers des échanges internationaux avec une augmentation de 50% entre 2008 et 2015. Les marques de distributeurs (MDD) commercialisent souvent du vin en vrac originaires d’Espagne et d’Italie car il n’y a pas d’intérêt sur l’origine. Le Chili (qui peut exporter sans droits de douane tous les vins) et l’Afrique du Sud offrent un Incoterm avantageux (FOB: Free On Board) et sont présents sur le marché mondial depuis 2012 suite à une faible production de vins espagnols. Ils sont très utilisés pour les MDD et les BABV (boissons aromatisées à base de vin) qui rencontrent également un franc succès depuis 2010. Les vins en vrac originaires de la France sont chers et donc perdent des parts de marché. Cependant, on peut observer un intérêt croissant pour des vins en vrac qualitatifs.

Ensuite, Mario Falcetti, Directeur général du Domaine Quadra Franciacorta en Italie, nous a présenté les vins effervescents italiens : quels développements? Les vins effervescents italiens ont connu un succès retentissant puisque leur consommation mondiale a augmenté de 30% en 10 ans, principalement grâce au Proscecco. Sur le marché international, les DOP (équivalent de l’AOC) ont fortement augmenté en volume mais ils ont connu une baisse en valeur. Les vins effervescents italiens sont élaborés soit à partir de la méthode traditionnelle (en Lombardie) soit à partir de la méthode Charmat (Prosecco et Asti). Il y a peu de vente au caveau pour ces vins là. En circuit CHR, les rosés effervescents sont très demandés. Enfin, la moitié des vins effervescents italiens sont consommés pour les fêtes de fin d’année.

La dernière intervention était particulièrement intéressante. Hélène Hovasse, Directrice du Département Agrotech Chine chez Business France, a abordé les dynamiques sur les marchés chinois : quelles opportunités ? Le marché chinois n’est pas nécessairement synonyme de ruée vers l’or, comme l’a rappelé Madame Hovasse. La classe moyenne s’enrichit ce qui implique une transition de la consommation de vin vers les villes secondaires et du restaurant au domicile. L’importation de vin représente à peine plus de la moitié des importations d’alcools, le cognac représente plus du tiers. La France possède la moitié du marché d’exportation vers la Chine. La Chine importe principalement du vin rouge et du rosé de la région de Bordeaux et en deuxième position vient le Languedoc. Les chinois importent plus de vin qu’ils n’en consomment, il y a donc eu une baisse des importations entre 2011 et 2014 le temps d’écouler des stocks des années précédentes. La vente en ligne est très développé en Chine et les réseaux de distributions sont imbriqués (par exemple des boulangeries qui vendent du vin). Il est conseillé de rentrer dans le marché chinois avec un importateur-grossiste qui accepte de payer la commande en avance. Il est préférable de créer son nom commercial en chinois pour une meilleure visibilité et de le déposer en Chine. Pour l’instant il n’y a pas de contrôle par les autorités douanières chinoises des mentions légales sur les contre-étiquettes. Il faut donc être vigilant pour éviter qu’un vin soit commercialisé sous une fausse appellation par exemple. Il faut donc rester prudent mais les volumes de vente possibles peuvent être une réelle opportunité.

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(de gauche à droite: Hélène Hovasse, Mario Falcetti et Olivier Dauvers)

Lors du débat de fin de séance, on pouvait ressentir certaines craintes quant à l’avenir des vins du Languedoc qui ont gagné en qualité ces dernières années mais perdu en rendement et qui se font concurrencer par des vins du “Nouveau Monde”. En gagnant en notoriété et en maintenant une qualité élevé, il me semble que les vins du Languedoc pourraient avoir une place à part entière sur le marché international.

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