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Vinexpo Bordeaux, une approche à taille humaine.

Posté le : 1 juin 2019 à 9 h 48 min   /   par   /   comments (0)

Un événement  professionnel et international depuis 1981

Créé en 1981 par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux, le salon Vinexpo s’est affirmé au fil des éditions comme le grand rendez-vous des opérateurs mondiaux du secteur des vins et spiritueux. Il a lieu à Bordeaux toutes les années impaires. Vitrine des produits du monde entier, acheteurs exclusivement professionnels venus des cinq continents, lieu d’échanges et de débats, au cœur du vignoble le plus renommé au monde, telles sont les clés de la réussite de Vinexpo.

La ville de Bordeaux joue aussi à plein un rôle de soutien à Vinexpo : Pavoisement accru du centre-ville aux couleurs de l’événement (190 kakemonos et 80 panneaux d’affichage), Pass Vinexpo permettant l’accès gratuit aux transports en commun mais aussi aux musées bordelais, dont la Cité du vin.

Un événement devenu un rendez-vous régional !

À Bordeaux, les négociants oscillent déjà entre la crainte d’une surchauffe d’activité pendant les primeurs et la chance de réussir à concentrer les deux événements en un seul moment. D’autres incertitudes se retrouvent parmi les petites propriétés girondines et les autres opérateurs français.

À chaud, les exposants étrangers se sentent plutôt exclus de ce nouveau positionnement, qui pourrait accentuer le format régional de Vinexpo Bordeaux.

5 continents, 29 pays représentés

Du côté des exposants, 29 pays des cinq continents seront représentés dont l’Argentine, l’Afrique du Sud, l’Espagne, l’Italie, la Chine et trois nouveaux arrivants : la Suède, la Turquie et le Vietnam. Au total, 40 % des exposants sont étrangers et 20 % bordelais.

Le volet consacré aux vins bio et biodynamiques dispose d’un espace dédié – WOW pour world of organic wines – regroupant 150 producteurs de neuf pays, contre 120 producteurs en 2017. Parallèlement aux dégustations de l’Union des grands crus de Bordeaux, de la Renaissance des appellations, des Crus bourgeois du Médoc, des liquoreux du monde ou encore de Gambero Rosso, un espace est conçu pour les petits producteurs, notamment locaux et régionaux, en partenariat avec l’Agence de l’alimentation Nouvelle-Aquitaine.

Moins d’exposants professionnels 

-30 % : ce chiffre mesure la baisse du nombre d’exposants professionnels pour Vinexpo 2019 par rapport à l’édition 2017. 1.600 exposants de 29 pays sont annoncés au Parc des expositions pour cette 20e édition du salon international dédié aux vins et spiritueux contre 2.300 présents il y a deux ans et en-deçà de l’objectif de 2.000 exposants initialement fixé pour 2019.

Mais pour tous, une réaction forte était nécessaire pour redresser un évènement en perte de vitesse. Le salon 2019 n’a clairement plus la dimension du Vinexpo des années 2000, quand le rendez-vous bisannuel revendiquait le titre d’évènement phare de la planète vin. Comme l’énumèrent les habitués du salon bordelais, il y manque des acteurs majeurs (d’Advini à Michel Chapoutier, en passant par Boisset ou Louis Latour).

Un marché des salons internationaux très concurrentiel

Le marché des salons internationaux sur les vins et spiritueux est très concurrentiel. D’autant que la concurrence vient également des autres salons organisés par Vinexpo à l’international : Hong-Kong, New York et Shanghai, fin 2019, puis Paris début 2020, mais surtout Prowein.

ProWein, c’est un beau roman, c’est une belle histoire. Il était une fois, en 1994, une petite réunion européenne autour d’une poignée d’importateurs et de producteurs de vins à Düsseldorf. Düsseldorf n’est pas exactement au cœur d’une région viticole d’importance mais il s’est implanté avec succès dans l’agenda mondial grâce à sa bonne localisation et son professionnalisme en termes d’accueil.

ProWein, une “machine de guerre”

Nombre d’exposants voient dans ProWein une vraie machine de guerre pour le business du vin. Ils en plébiscitent les petits détails qui en font un modèle de réussite : une sélection efficace des acheteurs évitant les « touristes », un parking grand et facile d’accès ne faisant pas perdre de temps, des soirées se finissant généralement tôt pour permettre aux visiteurs d’être dès le lendemain matin sur le salon, peu de conférences pour détourner l’attention des opérateurs, pas d’évènements off visibles en dehors du centre des congrès.

Un gigantisme qui pèse sur la qualité et le relationnel

Mais le consensus sur l’efficacité réelle de ProWein se craquelle. Alors que les exposants s’estimaient précédemment heureux d’avoir leur place sur ProWein, ils râlent désormais sur les effets de la forte croissance du salon sur la qualité de sa prestation.

En termes de dimensionnement, les réseaux transports de Düsseldorf semblent arriver à saturation, les prix d’hôtels ont flambé, mais surtout, les rendez-vous arrivent plus souvent en retard, étant pressés par le temps et prises par le nombre de retrouvailles fortuites qui se multiplient dans les allées du salon.

 Vinexpo moins de contact mais de la qualité

Vinexpo a eu moins de monde cette année, mais au moins il y avait  plus de temps pour le relationnel.

 « Ce n’est pas la quantité des contacts qui fait l’intérêt d’un salon, mais leur qualité » pose quant à lui Olivier Dupré, le directeur général de la division française de Henkell Freixenet. « Le bilan n’est pas totalement positif ou négatif. Il y a eu peu de visites, mais de qualité » renchérit Corinne Vonarx, la responsable marketing de la cave de Turkheim (Alsace), qui ne cache pas son regret : avec plus de monde dans les allées, cela aurait été un salon exceptionnel.

En ce qui concerne l’édition 2019 à proprement parler, Vinexpo ferme ses portes sur l’impression d’une bonne surprise. Inquiets par la contraction quantitative,  la majorité des exposants rencontrés sont soulagés par la diversité des contacts réalisés et la consolidation d’un salon d’image en France, faisant contrepoids au salon allemand ProWein.

Vinexpo « revient à une taille humaine, alors que ProWein grandit trop avec de nouveaux halls annoncés. À Bordeaux on a le temps de déguster et de se poser. Nos visiteurs sont en costumes, pas en baskets pour un marathon ! »

Un argument pas toujours suffisant

Mais pour d’autres, notamment parmi les allées des exposants étrangers, « ce salon aura été très calme. Trop calme. Il n’y a pas eu assez de visite pour que l’on puisse envisager de continuer à venir » rapporte Rudolf Senser, du domaine allemand Heinz.

Pour ces déçus de Vinexpo Bordeaux, tout l’enjeu est désormais de les convaincre d’essayer la formule Vinexpo Paris + Wine Paris.

 

Article écrit par Camille Blanchaud et Victoryia Lukyanchanka

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